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Let's Read Le Cas Jack Spark : Chapitre 2

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Let's Read : Le Cas Jack Spark 

Chapitre 2 : Atterrissage mouvementé
Ou « La sécurité dans les aéroports c'est plus ce que c'était ».

Bonjour à tous, et soyez les bienvenus pour le deuxième chapitre d’Été Mutant ! La dernière fois, nous avions découvert les charmants parents de Jack, qui l'ont envoyé dans une colonie de vacances spécialisée pour les enfants ayant, je cite, « des troubles du comportement ».

Nous retrouvons Jack dans l'aéroport de Denver, où il vient de débarquer.
« Enfin ! Les premiers bagages surgissent derrière les lanières en caoutchouc, vomis par le ventre invisible de l'aéroport. »
Nous commençons par une métaphore qui a l'air cool, mais qui ne tient pas debout. Déjà, on vomit par la bouche et pas par le ventre. Ensuite, ça fait bizarre de dire que c'est l'aéroport qui vomit les bagages, parce que en général, il n'y passent que très peu de temps, ils sont directement acheminé de l'avion vers le terminal. Et puis franchement, « ventre invisible » ? « Les entrailles » ça marche tellement mieux. Le mot lui-même contient la notion d'invisibilité.

Enfin bref. Jack choppe sa valise inhumainement lourde, qu'il devrait à peine pouvoir déplacer s'il n'est même pas capable d'aller d'une classe à l'autre sans s'arrêter pour reprendre son souffle. Mais bon, où irait-on si les problèmes des personnages avaient des conséquences hein ?
« Il est midi. J'ai une heure devant moi pour avaler un sandwich avant de rejoindre le terminal 2, où m'attend le car pour le ranch de Redrock. »
La colonie fait le plein pendant le premier week-end de juillet, et se finit le dernier week-end d'août. C'est sacrément long n'empêche.

Le début du chapitre n'est pas très intéressant, aussi je vais en profiter pour dire que le prologue et le chapitre 1 sont inutiles et auraient pu être coupés. Ils ont juste servis à donner des explications en masse, et aucun des personnages qu'on y a présentés sera important dans ce livre. Soit il aurait fallu passer beaucoup plus de temps sur cette introduction, et plus développer Jack, ses parents et sa situation, soit il aurait fallu commencer directement dans l'aéroport.

Jack observe le paysage et remarque qu'il est super coloré. Puis, sans transition :
« Ah, un stand Dunkin Donuts ! (Placement produit) Ce n'est pas de la grande pâtisserie, mais ça fera l'affaire (tu parlais pas de te prendre un sandwich il y a tout juste une page?). Je commande un salt-free-donut -celui pour les vieux gourmands qui font de l'hypertention -et un Coca (Placement produit II), puis je m'installe à ma table, avec ma valise. »
Précision inutile mec, on se doute bien que tu vas pas la laisser en plein milieu de l'aéroport.

Ah, et sinon, j'ouvre un compte « Anglais gratuit » pour tout le bouquin à partir de maintenant. « Salt-free-donut » non mais sérieusement, c'est pas une marque et y a un équivalent français : Donut sans sel, quoi !

Anglais gratuit : 1

Son donut fini, Jack observe distraitement les voyageurs en pensant à son grand-père.
« Les parents disent qu'il passe quelques semaines de vacances en France avant de s'installer dans sa nouvelle résidence de Floride. Mais je ne les crois pas. Pas après le coup qu'ils m'ont fait. »
Jack est donc en colère contre ses parents à cause de ce qu'ils ont fait à son grand père, qu'il adore. Ça ne sera plus jamais mentionné de tout le livre. J'aime quand les auteurs ont l'air d'oublier ce qu'ils écrivent au fur et à mesure.
« Alzheimer ! C'est l'excuse qu'ils ont trouvé pour le mettre sous tutelle et vendre sa maison ! Ils prétendent qu'il a déjà commencé à perdre la mémoire, et qu'il va sombrer peu à peu dans la démence. »

Hahaha, wow.

Les parents de Jack sont un peu des sac à merde : 8

Première théorie : Jack a raison et son grand père n'a pas Alzheimer. Dans ce cas, Papa et Maman Spark l'ont abusivement mis sous tutelle et l'ont interné de force alors qu'il est encore tout à fait capable de se débrouiller seul. Et ils mentent probablement à leur fils à propos de ces vacances.
Deuxième théorie : Jack est dans le déni, et son grand-père a bel et bien Alzheimer. Ses parents le savent, au point de le mettre dans une maison de retraite pour qu'on s'occupe de lui, et de soutenir que « c'est pour son propre bien, pour le protéger de lui-même ». Mais ils le laissent prendre plusieurs semaines dans un pays étranger sans supervision. Ou alors, là aussi, ils mentent à Jack. Et ils s'imaginent que leur fils ne va pas tilter que hé-oh, une personne souffrant d'Alzheimer on va pas la lâcher dans la nature comme ça pouf.

Dans tous les cas ce sont des connards et je suis contente qu'on ne les voie plus tiens.

Mais passons à autre chose ! Jack vient de repérer sa future copine ! Oui je spoile mais franchement, on le voit venir à des kilomètres à la ronde. Ou plutôt à des miles à la ronde parce que Dixen  a décidé de mettre les mesures avec le système métrique sauf pour les miles.

LA COHERENCE BORDEL. Genre... pourquoi ?! Pourquoi faire un mélange bâtard des deux ? Soit tu utilises le système américain, soit le système métrique ! Et pourquoi tu veux foutre les mesures en miles ? TON LIVRE EST EN FRANCAIS ! C'est le même genre de connerie que dans les films américains ne se passant pas dans un pays anglophone et où ils font parler tout le monde en anglais tout le temps mais avec un accent pour faire couleur locale. NON. Soit tout est « traduit » et y a pas besoin d'accent caricatural à la con, soit on les fait parler dans leur langue natale avec des sous-titres. Là c'est pareil, ton bouquin est lu par des français, alors mets les distances en kilomètres ! Des miles ça veut rien dire pour un français, t'as vraiment envie qu'on passe notre temps à faire des conversions dans nos têtes ? Ou alors si tu mets les miles pour l'authenticité, parce que ça se passe aux states, eh bien tu mets aussi les pouces et les pieds !

Hé regardez, première fois que je m'énerve ! J'ai tenu jusqu'au chapitre deux quand même ! Finalement c'est un détail à la con qui m'a fait craquer.

Donc, Jack repère sa future copine, en train de rôder autour d'une bijouterie. « Une lourde chevelure châtain gaufrée en vaguelettes anguleuses, un visage de chat, triangulaire -plutôt joli. Elle doit avoir à peu près mon âge. Mais que manigance-t-elle ? »
C'est la description la plus sobre que Jack fera de Future Copine de tout le livre. Ah, et rappelez-vous bien que ses cheveux son châtains.
Parce que Dixen ne s'en rappellera pas, lui.

Future copine fait signe à sa Mascotte-trop-choupi (oui j'aime appeler les personnages par le stéréotype qu'ils représentent. C'est pas comme si Dixen essayait d'aller plus loin que ça), son petit frère. Celui-ci fait tomber un des présentoirs de la bijouterie.
« La vendeuse, épouvantée, abandonne la cliente sur laquelle elle essayait un sautoir en or et se précipite pour relever le tourniquet. L'instant d'après, sans que personne ne s'aperçoive de rien, la fille se glisse derrière le comptoir et saisit une poignée de bijoux exposés dans la vitrine restée ouverte -des vrais, ceux-là ! »

« des vrais, ceux-là ! » devrait se trouver juste après « une poignée de bijoux », pas quand on parle de la vitrine. C'est toi l'écrivain, Dixen, fais un effort !
Donc Future Copine est une voleuse. Elle se rend compte que Jack l'a vue, mais au lieu de paniquer, elle lui fait « chut » d'un air complice. Puis elle part récupérer Macotte-trop-choupie.

« Kevin ! s'écrie-t-elle d'une voix affolée, qu'est-ce que tu as encore fait ?
-Ce n'est pas sa faute, c'est ce maudit présentoir ! explique la vendeuse éperdue. Depuis le temps que je leur dis, au Siège, que ça ne tient pas debout, leurs machins ! Oh, pauvre chou, j'espère qu'il ne s'est pas fait trop mal. »

Y a eu des procès pour moins que ça aux USA. Je comprends qu'elle soit dans tous ses états.

Future copine ramasse Kevin, prétend devoir aller retrouver sa mère pour aller à la pharmacie et s'excuse pour la casse.
« -Mais pas du tout ! s'exclame la brave dame. Si ton petit frère a la moindre contusion, tu peux dire à ta maman qu'elle peut compter sur moi pour témoigner en sa faveur auprès de l'assurance. J'ai tout vu : il n'a touché à rien ! »
Elle est en train de mentir comme une arracheuse de dents. Pourquoi ? Est-ce qu'elle veut juste s'assurer que la mère de Future Copine ne va pas l'attaquer en justice ? Cette réplique est juste là pour faire « hohoho c'est ironique parce que Future Copine vient de lui voler des bijoux je suis un écrivain de talent ».

Enfin bref. Elle embarque son frangin, et... fout en l'air sa sortie en essayant d'embarquer Jack.
« « Allez, frangin, me lance-t-elle en relevant le menton d'un air de défi. Finis ton coca et ramène-toi ! » »
Idée pourrie du siècle.
1. Elle perd du temps et attire l'attention de tout le monde en allant voir Jack au lieu de partir. Surtout si Jack ne joue pas le jeu.
2. Jack n'a aucune raison de jouer le jeu. Alors oui, il n'a rien dit quand il l'a vue voler les bijoux, mais ça veut pas dire qu'il est partant pour se faire embarquer dans la combine. Future copine prend de très gros risques parce que rien n'empêche Jack de dire « Je suis pas avec elle, elle a volé des bijoux, fouillez ses poches vous verrez ! ». Donc ça ne marche même pas en tant que combine pour être sûre qu'il n'ira pas cafter.
3. C'est juste un truc artificiel pour que Protagoniste et Future Copine se rencontrent.

Jack se laisse docilement entraîner par Future Copine parce qu'elle est jolie, qu'il a oublié qu'il avait un car à prendre incessamment sous peu et que l'intrigue le demande.
« D'ailleurs, je ne sais pas pourquoi je te suis et... »(Je viens de l'expliquer Jack fait un peu attention non mais) Un cri retentit derrière nous. C'est la voix de la vendeuse, qui vient manifestement de découvrir la supercherie : « Au voleur (Est-ce que les gens disent sérieusement au voleur ? C'est pas du sarcasme, je me pose réellement la question) ! C'est le garçon à la valise là-bas,  avec la fille et le petit ! Arrêtez ces trois vauriens (Par contre je sais que quasiment personne ne dit « vaurien » en dehors d'Aladdin) ! » »
La vendeuse a le pouvoir de briser le quatrième mur et de savoir que Jack est le protagoniste, et le cite donc en premier, au lieu de la fille QUI A VRAIMENT FAIT LE COUP.

Écriture de qualité.

Notre fier trio détale donc, et Jack, dont le manque de sommeil a probablement eu raison, a une sorte d'hallucination et s'imagine de retour dans le couloir de ses rêves.
« Je ne suis plus dans l'aéroport, je ne suis plus à Denver (le dernier dinosaure pardon il fallait que je la case) : je suis au cœur de la nuit, dans le couloir de mon cauchemar. Les badauds aux visages invisibles fusent de chaque côté de mon passage (tu cours vachement vite pour un gamin insomniaque traînant une valise de trois tonnes), les vociférations de la vendeuse sifflent dans mon dos. »
Dixen. Les vocifération ça tonne, ça résonne, mais ça siffle pas. Ce sont des cris, Dixen. Les cris ne sifflent pas. Je sais que c'est dur à concevoir pour un écrivain mais les mots veulent dire quelque chose.

Ah, et Jack se croit dans le couloir de ses cauchemars parce que la foule « s'ouvre devant elle (Future Copine) comme un couloir ».
Maintenant je l'imagine foncer tête baissée dès qu'il se retrouve dans les couloirs de son collège. Pas étonnant qu'il s'essouffle tout le temps.

Ah, et je voulais juste vous faire partager cette perle :
« Toute mon attention se projette vers la chevelure gaufrée de la fille, zigzag de serpents qui dansent au cœur de la mêlée. »
Traduction :
« Toute mon attention se projette vers la chevelure gaufrée de la fille, métaphore ridicule et inutilement torturée pour exhiber ma bite d'écrivain mon esprit poétique ».

Ils se font bien évidemment arrêter, et après une transition en forme de branchage, nous retrouvons nos trois clampins en cellule.
« « Mais puisque je vous dis que j'allais les rendre, ces horreurs ! répète Sinead (dont Jack a appris le nom hors caméra apparemment), les mains accrochées aux barreaux de la cellule. De toute façon je ne porte jamais d'or, que de l'argent ! » »
La caractérisation de cette fille est un véritable naufrage. Je vais l'expliquer un peu plus loin, mais c'est l'un des premiers indices.

La femme, apparemment vétérante du Vietnam, qui est chargée de les surveiller, fait évidemment la sourde oreille et continue de taper son rapport. Ce détail là me scie : Dixen n'est pas, mais alors pas du tout progressiste dans sa façon d'écrire les femmes, et puis là pouf, d'un coup, un personnage qui dans n'importe quel autre roman basique serait un homme (parce que soldat=homme dans beaucoup d'histoires malheureusement) est une femme. On peut pas vraiment dire que ça rattrape quoi que ce soit, mais c'est un... euh.. un effort ? Un petit effort ? Un heureux accident ? On va dire ça.

« Ma valise aussi a été réquisitionnée, de même que celles de Sinead et Kevin -mais j'ai réussi à garder mon sac à dos. »
Alors déjà, présenter des nouveaux personnages hors caméra c'est pas de l'écriture tip-top, et ensuite non. Non. Aucune chance qu'ils t'aient laissé garder ton sac à dos mec. Ce truc ne marche que parce que tu es le protagoniste dans un roman.

Jack engueule Sinead parce qu'il l'a suivie et non pas parce qu'elle a essayé de l'entraîner dans sa combine, donc en gros il l'engueule pour un truc qui est de sa faute à lui. Cœur sur toi, petit morpion.

« Les joues de la fille sont encore empourprées par la course, contrastant avec ses yeux vert émeraude. Sa robe est toute rapiécée, couverte de patchs et de coutures, et les boutons qui la ferment ne sont pas assortis. »
Sinead semble être pauvre. Un autre truc qui fera que sa caractérisation ne tient pas debout.

Elle ignore les protestations de Jack en prétendant qu'ils se sont bien amusés. Devant l'incompréhension de celui-ci, elle précise :
« -De la beauté du geste. De l'excitation. Des palpitations. (Quelles palpitations ? On dit qu'un truc est palpitant certes, mais quand on parle de palpitations en général c'est plus lié à une grosse frayeur ou a une émotion négative) De toutes ces petites choses que le commun des mortels ne comprendra jamais, petit donneur de leçons ! »

*arrête de taper, enlève ses lunettes et se passe la min sur le visage *
Dixen tes personnages ne sont pas aussi originaux et intéressants que tu le penses. Arrête s'il te plaît.

Kevin explique à Jack que Sinead est Kleptomane. Et voilà, ça y est, je vais pouvoir expliquer pourquoi Sinead est un personnage raté.

COIN EDUCATIF DU MORSE : En faisant quelques recherches sur internet, ce qui est plus que Victor Dixen a jamais fait apparemment, on peut facilement trouver des définitions et des descriptions des symptômes de la kleptomanie. Les kleptomanes sont des personnes incapables de s'empêcher de prendre et de voler des choses. Ce ne sont pas des choses présentant un intérêt financier ou personnel, et illes ne volent pas par malice ou vengeance. Ce n'est pas seulement qu'illes sont incapables de s'en empêcher. Illes ont des pulsions, qui les poussent à prendre des choses (n'importe quoi, vraiment, ça peut être un sachet de mayonnaise), ça exerce une sorte de pression sur eux, qu'ils ne peuvent soulager qu'en volant quelque chose.

Ce soulagement n'est que passager : les kleptomanes ressentent de la culpabilité après avoir pris quelque chose. Illes ne veulent pas voler, mais ils le font car ils ne peuvent pas s'en empêcher.  Et la pression finit par revenir. Cela conduit certains à penser que la kleptomanie est une forme de trouble obsessionnel compulsif, car elle présente un cycle similaire : angoisse/rituel soulageant l'angoisse/période de soulagement/retour de l'angoisse.

En général, les kleptomanes font tout pour cacher leurs vols, que ce soit à leurs proches ou à de parfaits inconnus. Illes peuvent voler à n'importe qui, n'importe où, et n'importe quoi. Des fois, ils ne se rendent compte qu'après coup qu'ils ont pris quelque chose. Et comme ils ne veulent pas voler, il est très peu probable qu'ils fassent quelque chose comme entrer par effraction quelque part ou monter une diversion élaborée pour s'emparer de quelque chose. Et ils n'ont pas ces pulsions tout le temps, ça arrive par épisodes, espacés de périodes de temps plus ou moins longues (trois mois en moyenne).

Après, je ne suis pas kleptomane, et je ne peux que me baser sur des statistiques et des articles, et les personnes kleptomanes ont certainement plein de manières différentes d'aborder ou de vivre ça. (D'ailleurs, si quelqu'un de plus savant ou de plus concerné veut ajouter quelques chose, ou corriger quelque chose que j'ai dit, allez-y, ce sera grandement apprécié !) Mais il y a des trucs qui reviennent souvent, et c'est la que le bât blesse :

-Les remords et la culpabilité : Certes, Sinead peut très bien faire semblant de n'en avoir rien à faire, mais si c'est le cas ce n'est jamais montré dans l'histoire. Donc on va dire que pour les remords, c'est non.
-Des pulsions irrégulières liées au vol : on en sait rien vu que le livre n'est pas de son point de vue et qu'elle n'en parle pas.
-Une absence de désir/besoin des objets volés : sa réplique précédent peut laisser penser que c'est le cas, mais elle sonne beaucoup comme une provocation. Sans compter qu'elle a élaboré tout un plan pour piquer les bijoux, et que les bijoux ont une valeur financière. Donc, on va dire que c'est non pour ça aussi.
-Une sensation de soulagement une fois le vol commis : on n'en sait rien.
-Cacher les vols : Hahahaha ben ça c'est non aussi.
-Arrestations occasionnelles : oui, mais ça la différencie pas d'une simple criminelle.
-Piquer des trucs à n'importe qui : non. Je vous le dis d'avance, c'est non.
-Envie de résister à la pulsion sans y arriver : on en sait rien. Mais vu qu'elle a monté tout un plan pour voler les bijoux, ça ressemble plus à quelque chose de délibéré qu'à une pulsion du moment.

Donc, de toutes les caractéristiques les plus courantes des kleptomanes on en a UNE de sûre, et c'est celle qui est commune avec les voleurs. Donc Dixen n'a même pas été capable de faire la moindre recherche, ou alors il les a faites et les a ignorées parce que sa rendrait sa copine imaginaire la copine de Jack moins « glamour ».

Mais avant de lui coller le tampon « auteur mon cul » sur le front, analysons une autre piste. Sinead a volé les bijoux parce qu'elle est pauvre et n'a aucune ressource stable.
Eh bien là aussi ça coince parce que :
-une ado sans ressources volerait de l'argent plutôt que des bijoux. Des bijoux, il faut pouvoir les revendre, et une ado seule se trimballant avec des tas de colliers et bracelets en or ça se remarque tout de suite. D'autant que même si elle trouve un acheteur, elle est en position de faiblesse car c'est de la marchandise volée et elle ne peut pas se permettre de négocier. Elle n'arrivera sans doute pas à tirer grand chose de ces bijoux. Au moins, avec du liquide, on a ce qu'on a. Et vu que sa pauvreté n'a pas l'air récente, elle devrait le savoir. En toute logique, elle aurait pioché dans la caosse de la bijouterie plutôt que dans la vitrine.
-Quelqu'un de pauvre ne ferait probablement pas son kéké « regardez-moa je vôle parce que je suis un esprit libre des contraintes de la société ». Quelqu'un de pauvre vole parce que SA SURVIE EN DÉPEND. Encore une fois, ça peut tout à fait être une façade, mais vous l'avez deviné, il n'est jamais question de ça dans le livre, du coup on est obligé de juger sur ce qu'on a. Sans compter que Sinead a son petit frère a charge : si elle se fait arrêter pour vol, les services sociaux vont très certainement intervenir, et elle pourrait se retrouver séparée de lui. On se dit qu'elle se montrerait donc très prudente, hors on a vu que ce n'était pas le cas. Du coup, ça donne l'impression que Sinead n'en a rien à carrer de son frangin.
-La réplique « je ne porte pas d'or que de l'argent » sonne tellement, mais tellement comme une ado RICHE qui s'est faite chopper en train de piquer dans un magasin et qui sait qu'elle n'aura pas plus d'ennuis parce que papa/maman va la sortir de là. Et, ENCORE une fois, ça pourrait être une façade, mais ENCORE une fois, rien dans le livre ne suggère que c'est ça.

DONC. En conclusion, Dixen a voulu faire un intérêt amoureux (anglicisme bonjour) un peu rebelle et loufoque, en lui donnant un petit truc pour qu'on la plaigne, et il s'est dit « tiens je vais la faire pauvre et kleptomane » . Il l'a caractérisée comme une fille aisée qui pique dans les magasin parce que c'est rigolol parce qu'il ne voulait pas donner de vrais « défauts » (entendez « de la profondeur ») à son personnage. Et il ne s'est pas dit un instant que la kleptomanie et la pauvreté, si elles ne définissent pas une personne, colorent ses expériences et sa vision du monde, bref, ONT DES CONSEQUENCES. Et que ces personnes aimeraient peut-être, je ne sais pas SE VOIR REPRESENTEES DE MANIERE JUSTE ET RESPECTUEUSE . Autrement dit, pas comme ça.

ANNONCE D'INTERET GENERAL : Si vous créez un personnage dont les expériences sont différentes des vôtres, qu'il soit d'une race, sexualité, genre, milieu différent, qu'il ait un handicap que vous n'avez pas ou quoi que ce soit d'autre FAITES. DES. PUTAIN. DE. RECHERCHES. ET. ECOUTEZ. EN PRIORITE. LES PERSONNES. DIRECTEMENT. CONCERNEES. Et présentez ces personnages comme des personnes à part entières, avec RESPECT. Si votre personnage est une personne marginalisée, que ce soit à cause d'un ou plusieurs facteurs, cela influera sur sa vie. C'est inévitable. Mais il ne sera pas défini par ça non plus, et l'équilibre peut ne pas être évident à trouver. C'est pourquoi il faut faire des RECHERCHES et que le métier d'écrivain est DIFFICILE.

Conclusion de ce mur de texte : va te faire foutre, Dixen.


Allez, on est reparti. Nos trois * toux exagérée * personnages réalisent soudain qu'il y a quelqu'un d'autre dans la cellule. Non, il ne l'ont pas vu. Soit c'est une cellule de luxe cinquante mètres carrés avec salle de bain et plein de coins pour se cacher, soit le quatrième larron était collé au plafond tel spider-man, soit Dixen écrit comme la moitié d'une fesse.
Devinez quelle option je préfère.

Le ninja avec qui ils partagent la cellule les prévient que la gardienne refusera de les écouter, que ça fait une heure qu'il essaye de lui expliquer que c'est les douaniers qui ont provoqué la bagarre. J'aime bien comme il a soudainement arrêté de crier pour se planquer sous la banquette ou je ne sais quoi quand le vigile est arrivé pour mettre les trois autres en cage.

Dixen. Demi-fesse.

« Je me retourne d'un bond. Je n'avais pas remarqué ce garçon affalé sur la banquette du fond, dans la pénombre de la cellule. »
Ohhh, pardon, il y avait de l'ombre hahaha au temps pour moi.

Je maintiens ce que j'ai dit.

« C'est un grand type de dix-sept ou dix-huit ans, , une carrure de joueur de rugby (Jack, tu es ricain. Carrure de joueur de football), les cheveux hérissés en brosse. Un filet de sang séché part de son arcade sourcilière, serpente sur sa joue criblée de cicatrice d'acné, jusqu'à sa bouche qui mâchouille un chewing-gum dans un rictus mauvais. »
Veuillez accueillir notre nouveau personnage, Brute-lambda-du-lycée !

quart de fesse

Brute-lambda-du-lycée décide d'emmerder Sinead parce qu'il faut bien qu'il montre qu'il est la  Brute-lambda-du-lycée et que son personnage n'a aucune profondeur. Il lui tord la main en lui sortant qu'on coupe la main aux voleurs ololol.

Je crois que je préférais l'introduction inutile et les parents sac-à-merde en fait.

« -LÂCHE-LA ! »
La brute sursaute, relâchant aussitôt son étreinte, et me lance un regard effaré. Le cri a jailli su plus profond de mes entrailles, comme s'il n'était pas juste fait de la vibration de ma voix, mais d'une matière réelle, solide. Brûlante. Un vrai boulet de canon, qui laisse ma gorge enflammée et mes yeux enfumés. »

Jack est spécial. Le livre ne perd pas de temps avec ça. Il met ça sur le compte de la fatigue, tandis que Brute-lambda-du-lycée reporte son attention sur lui, et s'avance pour lui casser la gueule. Mais il est distrait par Kévin, qui avec la pression s'est uriné dessus. Jack vient à la rescousse du petit, cette fois-ci plus mollement. Pendant ce temps-là, Sinead ne fait rien, parce que dans les confrontations les femmes se terrent toujours dans un coin en se tordant les mains./sarcasme


« Il lève brusquement la main...
… et m'arrache mon sac à dos.
« Qu'est-ce que tu caches là-dedans, morbaque ? Votre butin ? »


Voilà pourquoi le sac à dos n'a pas été saisi ! Pour qu'on puisse avoir cette scène ! Youpi.
En tout cas, voilà un nouveau personnage qui ne réfléchit pas beaucoup : le sac à dos d'un trio de voleur est l'une des premières choses que les autorités vont fouiller, et si le butin était là, il en serait sorti.
Ou alors c'est un problème d'observation parce qu'il était là quand le vigile a amené Jack, Sinead et Kevin, et que les bijoux volés trônent sur le bureau de la gardienne depuis tout à l'heure.
Ou alors c'est Dixen qui ne réfléchit pas deux secondes à ce qu'il écrit.

Notre cher Dixen décide de faire preuve d'originalité et de copier la scène de Harry Potter où Goyle se fait attaquer par le rat de Ron qu'il était en train d'emmerder. En effet, Brute-lambda-du-lycée plonge la main dans le sac et...
« Il laisse tomber le sac en poussant un hurlement de douleur, et porte à sa bouche son index ensanglanté (Mini-annonce d'intérêt général : si vous vous coupez ne foutez pas ça dans votre bouche. Est-ce que vous avez la moindre idée de tous les microbes dégueus qui y traînent ? Les infections c'est pas marrant).
« Le sac ! beugle-t-il. Il m'a mordu ! » »

Je pense que les gens seraient plus susceptibles de dire « Mais y a quoi dans ce sac ?! » Plutôt que « ce truc qui n'est pas censé mordre m'a mordu ! ».

« Il recule d'un pas, contemplant avec effroi le sac qui remue par terre...
… jusqu'à ce que Quaker pointe le bout de son museau. Le hamster regarde avec méfiance à droite, à gauche. Puis, jugeant que la voie est libre, il se carapate à tout allure vers le mur du fond.
« HIIIIIIIIII ! Hurle Sinead d'une voix aussi stridente qu'une sirène d'alarme. Une souriiiiiiis !
-Mais non, c'est Quaker !... »



* enlève ses lunettes, se passe la main sur le visage, secoue la tête, plante son front contre le bureau, fait plusieurs aller et retours de droite à gauche *
Dixen.
pre00.deviantart.net/7b1e/th/p…

Je
tu
pourquoi
je savais pas que tu avais écrit ton livre dans les putain d'années 40
Dixen
Dixen non
déjà avec le coup de la kleptomanie et de la pauvreté tu t'étais illustré dans la merde
y a tellement d'autres trucs qui merdent dans ce passage en plus juste
lâche ce clavier
va au coin
réfléchis sur ta vie
bordel


Biiiien. C'est le grrrrand retour de la liste de l'échec critique ! Vous êtes prêts ? C'est paaartiii !
UN. Aucune chance pour que Jack ait pu emmener son hamster en cabine dans l'avion. Non. Juste non. Les douaniers fouillent les sacs et leurs contenus, un putain de hamster ça n'aurait pas pu passer. En plus dans quoi tu le trimballes au fait ? Parce que je suis sûre que quoi que ce soit c'est pas approprié pour faire voyager un hamster. Pourquoi tu l'emmènes d'ailleurs ? Est-ce que les animaux sont autorisés à la colonie ? Comment tu vas t'en occuper en cachette ? Tu t'es pas dit que ça risquait d'être dangereux pour lui ? Ou alors tu pensais que tes parents allaient le laisser crever ? Je sais pas si ça en dit plus sur toi ou sur tes parents.
DEUX. Non, ton hamster ne va pas considérer que la voie est libre après avoir été secoué dans tous les sens et en se retrouvant face à trois géants surexcités et une mare d'urine.
TROIS. Putain. De bordel. De merde Dixen, est-ce que tu as sérieusement fait hurler une femme à la vue d'un rongeur. Tu as vu ce cliché sexiste de merde tellement vieux et décrié que l'utiliser équivaut à se mettre un gros autocollant « je suis un connard misogyne coincé dans le passé » et tu t'es dit que ce serait une bonne idée de l'utiliser. Et personne ne t'a arrêté, c'est ça le pire ! Ni éditeur ni relecteur ni pote à qui tu montrais ce que tu écrivais. Ça fout la pétoche. Et si encore c'était une phobie traitée avec respect passe encore, mais non, c'est juste la bonne vieille merde femme = peur des rongeurs.  Décidément tu fais fort dans ce chapitre. Il n'y a pas assez de mots pour exprimer le mépris que je ressens envers toi en ce moment Dixen.
QUATRE. « C'est Quaker » ça aide personne. « C'est mon hamster » c'est beaucoup plus logique, si Sinead a la trouille des souris et autre, elle va pas arrêter de paniquer juste parce qu'elle sait comment le truc qui lui fait peur s'appelle.

Eurk. Le truc marrant, c'est que quand j'ai écrit l'intro, j'avais pas relu le bouquin jusque-là, et mon cerveau avait apparemment occulté cette perle. Sinon j'aurais fait une intro radicalement différente vous pouvez me croire.

Bon, désolée mais je peux plus me retenir. Râle rageux en majuscules imminent :

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRRRRRRHHHHHHHHH BITE POIL COUILLE MERDE DIXEN MEPRISABLE PORC MISOGYNE A LA CON INCAPABLE DE FAIRE LA MOINDRE RECHERCHE ET ENCORE C'EST INSULTER LES PORCS TOI ET TES PUTAINS D'EDITEURS VOUS POUVEZ TOUS ALLER VOUS FAIRE FOUTRE BANDE DE SERPILLIERES A MERDE

Heureusement ce putain de chapitre est presque fini.

C'est un véritable pandémonium dans la cellule : entre Brute-lambda-du-lycée qui poursuit Quaker en essayant de l'écraser, Sinead et qui s'époumone et Jack qui essaye de hurler plus fort que tout le monde pour essayer de prévenir que son hamster est épileptique, je me demande comment la gardienne fait pour les ignorer.

Soudain, la porte du bureau s'ouvre, et le vigile qui les a chopés entre, suivi par un homme gigantesque déguisé en cow-boy.
« La geôlière lève le nez de son clavier, et extirpe de ses oreilles une paire de bouchons insonorisants. Ouais, je comprends maintenant, on aurait pu se faire étriper dans la cellule qu'elle n'aurait rien entendu. »
C'est réglementaire ça ?
Enfin bref, elle demande au Cow-boy si les quatre gugusses sont à lui.
« Le cow-boy sort un papier froissé de sa poche de veste à franges, un modèle à mourir de rire comme on en voit dans les westerns spaghettis et dans l'Attaque de la diligence à Disney World (soit dit en passant, le spectacle le plus naze que j'aie jamais vu, avec des automates ridicules et des détonations de revolvers pré-enregistrées -mais Dad a beaucoup aimé). Ce qui est moins drôle cependant, c'est que la voix du type, monotone et mécanique comme une voix de robot, a aussi l'air d'être pré-enregistrée... »
Dixen, tu as le même don pour tuer la tension que Madame SAM. Dire que le type est flippant après une anecdote sans intérêt et complètement hors-sujet ça ne marche pas. Si tu ne te concentres pas sur le truc flippant, pourquoi nous on devrait le faire ?
Et puis les détonations pré-enregistrées mec quoi tu veux qu'ils se tirent dessus pour de vrai ? Tu penses vraiment que les assurances autoriseraient un truc pareil ?
Et sinon « L'attaque de la diligence » c'est un tableau de Goya, pas une attraction à Disney World.

Le Cow-boy robot débite les noms des gosses (je vais enfin pouvoir appeler  Brute-lambda-du-lycée par son nom, Doug) et leur âges (Sinead a 15 ans, Kevin 5 et Doug 17), et la gardienne soupire que vu qu'ils sont mineurs, elle ne peut pas les garder en cellule. Il se trouve que le type est l'un des moniteurs du camp ou se rend Jack, et les trois autres y vont aussi. Les coïncidences sont les meilleurs outils de l'écrivain/sarcasme.

Jack récupère son hamster, qui au lieu de faire une crise d'épilepsie comme on aurait pu s'y attendre est juste en train de creuser un terrier dans la banquette. Cohérence tout ça. L'agent de sécurité propose de ligoter Doug, mais le Cow-boy refuse.
« Il se tourne lentement vers nous et relève le bord de son Stenson, dévoilant des yeux aussi vides et fixes que des yeux de verre. Les commissures de ses lèvres se soulèvent en une pénible tentative de sourire, pans de rideaux trop lourds qui retombent aussitôt. »
Ce genre de description marche beaucoup mieux quand on a les impressions/émotions des personnages. Surtout que, allô Dixen, TU ECRIS A LA PREMIERE PERSONNE ! Une réaction de Jack par rapport à ces yeux vides et ce sourire forcé ? Parce que faut voir la réalité en face, ta description est loin d'être suffisamment bonne pour nous mettre mal à l'aise. « des yeux aussi x que des yeux » vraiment ? Et puis le fait que ce soit en une seule longue phrase avec une seule virgule donne un rythme lent, et enlève toute impression de surprise ou de choc. Et les métaphores fleuries font encore baisser la tension, parce que ça veut dire que Jack est plus occupé à faire des jolies phrases qu'à avoir la trouille de ce mec.
Je vais probablement le regretter plus tard en relisant cette critique mais tant pis :

« Il se retourne lentement vers nous et relève le bord de son Stenson. Je ne peux retenir un mouvement de recul. Ses yeux sont vides, fixes, comme ceux d'un cadavre. Est-ce qu'il est drogué, ou sous anti-dépresseurs ? Je sens poindre un début de panique en réalisant que c'est ce type qui va nous emmener à Redrock. Il n'est certainement pas en état de conduire !
Les commissures de ses lèvres se soulèvent péniblement en une grotesque parodie de sourire. L'effet fait froid dans le dos. »

Les métaphores poétiques c'est cool, mais ce n'est JAMAIS plus important que faire passer les émotions des personnages. Parce que c'est ça qui nous implique dans une histoire.

Enfin bref, yeux-de-cadavre explique que la méthode du docteur Krampus est basée sur le libre-arbitre, et que ces gosses vont à Redrock pour se détendre, puis se présente :
« Mon nom est Bill. Mais à Redrock, tout le monde m'appelle Buffalo. »

* soupir *

Et voilà, c'était le chapitre deux. Au moins il est fini.

On se retrouve la prochaine fois, avec des violences sur un mineur et un manque criminel de tact. Youpi.



Je me demande si c'est une réalité alternative où les attentats du 11 septembre n'ont pas eu lieu et que du coup la sécurité dans les aéroports est radicalement différente. Quoique je pense que même avant le 11 septembre ils n'auraient pas autorisé de hamster dans l'avion.
ET voici le chapitre deux, avec le grand retour de la RAGE. Bon sang que ce chapitre était fatigant tellement il y avait de la merde dedans.

Comme d'hab, fautes, balises, précisions etc ^^
© 2015 - 2024 PatrickleMorse
Comments13
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Le-Sushi's avatar
Ooooh un premier rôle féminin voleuse avec des caractéristiques félines haaaaanlala. Du. Jamais. Vu.
C'est possible de s'impliquer dans un ramassis de clichetons pareils sérieux ? J'ai tellement hâte de suivre la romance de Gary-Stu et Mary-Sue c'est iiinsoutenable. Je crois que je vais vite avoir envie de claquer chacun des personnages. Joie.
JEAN-MICHEL ECRIVAIN bonjour.